Avis des professionnels

• Après la Grande Dépression 3/5

  « L’optimisme n’est pas seulement un trait de caractère national mais également une conception du monde sur le plan pratique, remarquablement adaptée aux intérêts commerciaux » : hélas, ce n’est pas cet optimisme que Schwarzenbach va nous décrire dans cet essai, compilant ses nombreux articles de presse, c’est plutôt la grande misère ouvrière. Après nous avoir décrit la banlieue proche de NYC, puis Washington, la tentaculaire capitale, l’auteure nous dépeint les bassins houillers de l’Ohio, qui ont subi une forte crise suite à la Grande Dépression, ainsi que Knoxville, 100 000 habitants, dont les ouvriers des usines textiles qui vivent dans une extrême pauvreté. Elle aborde les nombreuses luttes du prolétariat : les mauvaises conditions de travail, les cadences toujours plus infernales et aux objectifs inatteignables, la difficulté de continuer les grèves par manque de revenus et les conditions déplorables dans les plantations de coton. Appuyé par des photographies saisissantes de réalisme, cet ouvrage permet d’entrer dans le quotidien des ouvriers suite à la Grande Dépression et d’être témoin des progrès qu’ont pu apporter le New Deal de Roosevelt à cette population. Certes, l’auteure prend franchement partie dans ses articles mais cela donne à voir au lecteur que : « l’Histoire de l’Amérique est l’histoire d’une gigantesque exploitation ». Brutal et réaliste, ce livre propose un panorama historique de l’après New Deal, ses réussites mais aussi ses échecs.

  SophieC - Le 10 novembre 2022 à 15:42